Une Convention pour « changer de braquet »

9 mars 2022

Interview

Première à se doter d’un Plan Climat dès 2005, la Métropole de Grenoble lance sa propre Convention citoyenne pour le climat (CCC). Objectif : mobiliser les habitants face à l’urgence climatique. Témoignage de Pierre Verri.

Portrait de Pierre Verri
Portrait de Pierre Verri : © LocalFocus
Pierre Verri, vice-président de la Métropole, chargé de l’air, de l’énergie et du climat, lors du premier week-end de session, les 5 et 6 mars 2022

Trois questions à Pierre Verri, vice-président de la Métropole, chargé de l’air, de l’énergie et du climat.

Pourquoi lancer une Convention citoyenne alors que la Métropole vient de s’engager dans un Plan Climat Air Énergie métropolitain 2020-2030 ?

Pierre Verri : Pour changer de braquet. Même si on en parle de plus en plus, la question du changement climatique ne touche qu’un nombre assez restreint de citoyens. Notre premier objectif est de vulgariser la notion de changement climatique et d’en faire connaître les enjeux au plus grand nombre. Il s’agit de faire comprendre que les émissions de CO2 sont liées à la consommation d’énergie pour produire, se chauffer, se déplacer, se nourrir… Le plan climat métropolitain fixe des objectifs ; il faut que les citoyens s’en emparent. Car même si nous sommes vertueux, les deux degrés de réchauffement annoncés dans les rapports du GIEC* sont déjà atteints à Grenoble, du fait de sa situation de cuvette entourée de montagnes.
*Groupe d’experts Intergouvernemental sur l’évolution du climat

Qu’attendez-vous des citoyens de la Convention ?

Nous allons leur donner les infos, les données. À eux de s’en saisir et de voir ce qu’ils peuvent faire à leur niveau et comment convaincre tout le monde d’agir. Les solutions existent. Elles sont connues. Lesquelles sommes-nous prêts à mettre en œuvre ? Nous attendons d’être un peu bousculés. Les citoyens de la Convention vont sûrement nous dire d’aller plus vite, de mettre plus de moyens. Car c’est une priorité. Mais il faut que ça marche dans les deux sens, que les habitants eux-mêmes s’engagent. Mais avec quelles mesures d’accompagnement social ? C’est tout l’enjeu de l’acceptabilité.

Que vont devenir les propositions formulées par la Convention ?

Les travaux de la Convention terminés, les élus vont traiter toutes les questions. Celles qui relèvent de la Métropole seront soumises au conseil métropolitain et permettront de réviser le plan climat dès 2023. Les questions plus complexes, comme celle autour du télétravail par exemple, pourront faire l’objet d’un référendum.

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