Des leviers d'action pour une société « bas carbone »

29 mai 2022

Citoyens au travail - session 2

Après une première journée pendant laquelle les citoyens ont « baigné » dans les scénarios proposés par l'ADEME pour diminuer les émissions de gaz à effet de serre, la session des 7 et 8 mai s'est poursuivie avec la présentation de 9 leviers d'action servant de même objectif.

Hélène Clot : Des leviers d'action pour une société « bas carbone »
Hélène Clot : Des leviers d'action pour une société « bas carbone » : LocalFocus
Hélène Clot : Des leviers d'action pour une société « bas carbone »

Hélène Clot, responsable de la direction « stratégie, innovation et relations citoyennes » à Grenoble-Alpes Métropole, débute la séance plénière avec un rappel : en 2019, chaque français a émis en moyenne 10 tonnes équivalent CO2. Or, pour atteindre la neutralité carbone, il faudrait ne pas dépasser 2 tonnes équivalent de CO2 par an ...(1).

Comment, avec un tel pas à franchir, se projette-t-on dans une société bas carbone en 2050 ? Pour répondre à ce défi, elle propose de décomposer le problème en 4 grands postes de « dépense carbone » et 5 axes transversaux. Au total, 9 domaines à considérer et interroger à l’échelle individuelle comme à l’échelle collective : l'alimentation et l'agriculture, l'habitat et l'urbanisme, la mobilité, la consommation (biens, services, loisirs) pour les principaux postes d’émissions carbone, et l’action économique du territoire (industrie, tourisme, innovation et recherche), la formation et l'emploi, la production d'énergie, la séquestration du carbone, la sensibilisation et l'éducation comme leviers d’intervention transversaux. À noter que toutes ces dimensions interagissent les unes avec les autres.

Entre plancher social et plafond environnemental

Hélène Clot nourrit sa réflexion sur la base du travail de l'économiste Kate Raworth. « Un des gros défis pour les membres de la Convention citoyenne est de faire le lien entre impact environnemental et impact social. (...) Par exemple, si j'offre des services à haute qualité environnementale, vont-ils être accessibles pour des gens qui n'ont pas beaucoup d'argent ? Si je ferme une usine polluante, est-ce que les personnes qui y travaillaient pourront retrouver un poste ? », argumente-t-elle à l'appui de « l'économie du Donut » (2).

« l'économie du Donut »
« l'économie du Donut »

 

L'idée de ce donut, avec deux cercles concentriques, est de vérifier que chaque projet ou politique publique se situe entre un plafond environnemental (cercle extérieur) et un plancher social (cercle intérieur), dans un espace « juste et sûr pour l’humanité ». Pour Kate Raworth, ce plafond environnemental est « confiné » par neuf limites planétaires (acidification des océans, préservation de la biodiversité, pollution de l'air, etc.). Concernant le plancher social, il s'agit d'inclure tout un chacun dans la société de la transition. En d'autres termes, « ne laisser personne au bord du chemin ».

Il s'agit dès lors, de réfléchir à des solutions avec une approche qui combine le social et l’environnemental, ainsi que « le proche et le lointain ». Comment chaque initiative impacte la sphère sociale et écologique, au niveau local et au niveau global ? (voir schéma). L'intérêt est de s'assurer par exemple que les émissions de gaz à effet de serre diminuées au niveau local ne sont pas reportées à un autre endroit du monde. « Aujourd'hui, l'enjeu est de penser « système », affirme Hélène Clot.

(1) MyCO2 Carbone 4

(2) https://donut.brussels/portrait/