Comité opérationnel : portrait des co-présidents

4 mars 2022

Lancement de la CCC

Sabine Lavorel est juriste, spécialisée en droit international public. Thierry Ménissier est philosophe, spécialiste des questions d’éthique et de philosophie politique. Tous deux sont enseignants-chercheurs à l’université Grenoble Alpes. Ensemble, ils co-président le comité opérationnel de la Convention citoyenne pour le Climat (CCC) de la Métropole grenobloise. Rencontre avec les deux porte-paroles de ce comité.

Grenoble Alpes Métropole

Pour rappel, le comité opérationnel de la CCC est un collectif de dix universitaires et spécialistes ayant pour mission principale d’encadrer cette démarche expérimentale et son bon fonctionnement. Leur objectif est notamment de fournir les éléments nécessaires aux 150 citoyens pour répondre au mandat qui leur est confié cette année. À savoir, proposer des pistes d’actions concrètes pour réduire les émissions de gaz à effet de serre d’ici 2030 et tendre vers la neutralité carbone d’ici 2050.

Sabine Lavorel : le climat dans son bon droit

© Grenoble-Alpes Métropole

Juriste en droit public international, Sabine Lavorel oriente une partie de ses recherches sur le droit du climat. Ses points d’attention ? La responsabilité climatique et la justice sociale. Intégrer le citoyen dans le processus de décision est pour elle une valeur clé de la CCC.

« Les freins à l’action peuvent parfois venir de la difficulté des citoyens à comprendre l’utilité des normes qui viennent d’en haut. Là, il s’agit de donner aux “150” toutes les cartes en main et ensuite, à eux d’exprimer ce qu’ils attendent de la Métropole dans le cadre de ses compétences, pour vivre collectivement et correctement, dans un avenir de plus en plus marqué par les effets du changement climatique. »

Tout comme les neuf autres membres du comité opérationnel, son engagement est de « ne pas intervenir dans les débats en tant qu’experte ». La neutralité est l’un des points d’orgue du comité opérationnel : c’est pourquoi les experts sollicités pour alimenter les débats seront extérieurs à ce collectif.

Elle explique : « Le comité se met dans la peau d’un citoyen et on se demande “de quoi aurais-je besoin pour répondre aux questions qui me sont posées ?” Mes compétences en droit sont utiles pour faire venir le bon expert au bon moment, par exemple, lorsque les citoyens réfléchiront à ce que le droit peut imposer pour changer collectivement nos comportements. »

Thierry Ménissier : la démocratie avec philosophie

© Grenoble-Alpes Métropole

Philosophe spécialisé sur les questions de démocratie, Thierry Ménissier accorde une place capitale à la participation citoyenne, qu’il retrouve dans l’aventure de la CCC à Grenoble. « Je participe à cette Convention pour deux raisons : mon impératif que la philosophie soit une vocation publique et ma prise de conscience de l’importance de s’occuper des transitions », affirme-t-il.

La pierre à l’édifice qu’il souhaite apporter est la réponse à cette question : comment transmettre aux 150 citoyens le socle de connaissances nécessaires — et de manière ludique — afin qu’ils puissent formuler des propositions climatiques concrètes ? Un enjeu majeur sur lequel planchent les dix scientifiques du comité opérationnel depuis décembre dernier, pour établir le programme des premiers week-ends de travail collectif prévus.

« Nous agissons comme conseil qui a toute autorité pour accompagner la Convention et nourrir les citoyens. Mais la légitimité est de leur côté : en dernière instance, ce sont eux qui répondront aux questions du mandat. (…) J’espère que ce sera un moment joyeux : au-delà de l’angoisse autour de la crise climatique, il y a l’espoir de l’imagination ; c’est une ressource qui nous permettra de réinventer les choses. »

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