9 mars 2022

Interview

Les 120 citoyens de la Convention citoyenne pour le climat ont été tirés au sort afin de garantir la représentativité géographique et sociale du territoire métropolitain. Rencontre avec Pascal Clouaire.

Trois questions à Pascal Clouaire, vice-président de la Métropole, chargé de la culture, de l’éducation et de la participation citoyenne

Avec la Convention citoyenne, la Métropole parie sur l’intelligence collective pour relever le défi climatique. Pourquoi ce choix ?

Pascal Clouaire : Nous nous sommes rendu compte que la démocratie représentative seule n’est pas suffisante pour faire face à l’enjeu du climat. Nous connaissons les causes du problème, nous avons les solutions, mais nous avons besoin des citoyens pour trancher les controverses. Prenez l’exemple du nucléaire. C’est une solution pour le bilan carbone, mais la gestion des déchets pose question. D’où l’idée d’éclairer les 120 citoyens de la Convention de la façon la plus scientifique possible pour qu’ils puissent arbitrer entre les solutions avant de soumettre leurs propositions aux élus. Par la suite, nous pourrons recourir à un référendum pour les décisions qui font le plus débat. La Convention c’est aussi une façon de faire évoluer la démocratique locale.

Pourquoi avoir tiré au sort les participants à la Convention ?

L’objectif est d’assurer la représentativité du territoire et de contrer l’effet « TLM » (Toujours Les Mêmes qui participent). Garantir cette représentativité n’a pas été chose facile, notamment quand il a fallu mobiliser des publics spécifiques, comme les jeunes non-diplômés, et leur demander de s’investir pendant cinq week-ends. Nous avons mis en place une indemnité, la prise en charge des frais de déplacement et de garde, des conditions d’accueil favorables… Nous avons également dû faire appel au réseau associatif pour toucher certaines catégories de population, comme les personnes en situation de grande précarité.

Comment embarquer l’ensemble de la population métropolitaine dans le processus ?

Il n’y a pas de solution magique, mais la représentativité de la Convention constitue une première réponse. Si les métropolitains se reconnaissent dans les 120 citoyens tirés au sort, s’ils voient qu’ils sont dans les mêmes situations, qu’ils partagent les mêmes préoccupations, ce sera plus facile. L’important est que nous arrivions à raconter une histoire collective. Il faut faire comprendre que nous sommes tous embarqués sur le même bateau et que c’est ensemble, élus et citoyens, que nous allons construire notre avenir et celui de nos enfants.