Séquence d’information : le changement climatique

21 mars 2022

Citoyens au travail - session 1

Expliquer les enjeux climatiques en 90 minutes chrono : un défi relevé par deux climatologues de l’Institut des géosciences et de l’environnement (IGE). Gerhard Krinner et Sandra Rome ont su mobiliser l’attention d’une assemblée de citoyens motivés, mais inexpérimentés.

Gerhard Krinner et Sandra Rome, deux climatologues de l’Institut des géosciences et de l’environnement, lors du premier week-end de session des 5 et 6 mars 2022
Gerhard Krinner et Sandra Rome, deux climatologues de l’Institut des géosciences et de l’environnement, lors du premier week-end de session des 5 et 6 mars 2022 : © LocalFocus
Gerhard Krinner et Sandra Rome, deux climatologues lors d'une séquence d'information du premier week-end de session des 5 et 6 mars 2022

« Les changements récents sont rapides, généralisés et s’intensifient. » Co-auteur du rapport du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat, le GIEC, le climatologue Gerhard Krinner annonce la couleur sans prendre de gants. S’appuyant sur les travaux de la communauté scientifique, il aborde d’emblée quatre concepts-clés : changement climatique, impacts, adaptation et atténuation.

Chiffres à l'appui, le chercheur explique que la concentration de CO2 dans l’atmosphère est « liée aux émissions de gaz à effet de serre issues des activités humaines ». Et qu’elle est « incontestablement » responsable de l’augmentation de la température à la surface de la Terre. Le phénomène s’accélère d’ailleurs à un rythme sans précédent depuis les années 1970.

Des impacts planétaires et locaux

Les impacts de ce réchauffement sont connus : recul des glaciers et de la banquise arctique, acidification et hausse du niveau des océans, multiplication des événements météorologiques extrêmes, modification du cycle de l’eau, dommages sur les écosystèmes et les infrastructures, risques sanitaires accrus…

Ces évolutions sont perceptibles partout, y compris à l’échelle de la région Auvergne-Rhône-Alpes. Hausse des températures de 2,2° C en moyenne (1,1° C à l’échelle planétaire), augmentation importante du nombre de journées chaudes (+ de 25° C), diminution du nombre de jours de gel par an, réduction du manteau neigeux (- 40 cm de neige au col de Porte en 30 ans) : la liste est longue. Ces changements ont « un impact direct sur la sécheresse des sols, les ressources en eau, les écosystèmes, le cycle des cultures, les activités touristiques et la santé humaine », complète Sandra Rome, géographe et climatologue à l’IGE.

les 120 citoyens lors du premier week-end de travail
les 120 citoyens lors du premier week-end de travail : © LocalFocus
En petits groupes, les 120 citoyens s'accordent sur les questions à poser aux experts au sujet du changement climatique- 5 mars 2022

Quelle stratégie adopter dans un tel contexte. Les citoyens de la Convention prennent la mesure de leur tâche. Et s’interrogent sur le côté « atteignable » de l’objectif fixé par les accords de Paris. « Nous sommes déjà à plus de + 1° C, les avertit Gerhard Krinner. Il y a une relation linéaire entre quantité de CO2 émise et hausse des températures. Pour limiter le réchauffement à moins de 2° C par rapport au niveau préindustriel, il n’y a qu’une solution : réduire fortement, rapidement et durablement nos émissions de CO2, de méthane et autres gaz à effet de serre. » C’est-à-dire les réduire de 7,6 % par an, objectif que les états ont à peine tenu en 2020, année de confinement planétaire…

« Quelles seraient selon vous les actions prioritaires à engager ? », lancent les citoyens aux chercheurs. « Il faut agir dans tous les domaines », répond Gerhard Krinner. Petite lueur d’espoir : les émissions ont déjà un peu diminué. Pas assez, selon le climatologue. En cause : « Les stratégies de ralentissement et de climato-scepticisme qui ont considérablement freiné la lutte contre le changement climatique. »

 

Pour en savoir plus :

Le socle d'informations de la Convention citoyenne pour le climat de la Métropole grenobloise