5 août 2022

Thématique climatique

Pour adapter la ville au changement climatique, il faut lutter contre la surchauffe urbaine, en travaillant notamment « le revêtement des sols, avec différentes solutions ».

Samuel Durante du CEREMA (Centre d'étude et d'expertise sur les risques, l'environnement, la mobilité et l’aménagement)
Samuel Durante du CEREMA (Centre d'étude et d'expertise sur les risques, l'environnement, la mobilité et l’aménagement) : LocalFocus
Samuel Durante du CEREMA (Centre d'étude et d'expertise sur les risques, l'environnement, la mobilité et l’aménagement)

C’est le propos exposé en duo par Philippe Jary et Samuel Durante du CEREMA (Centre d'étude et d'expertise sur les risques, l'environnement, la mobilité et l’aménagement), lors de l'atelier speed-meeting du 18 juin dernier. « Il est nécessaire de veiller à l'effet albédo des revêtements urbains, c'est-à-dire les rendre clairs pour qu'ils renvoient la chaleur au lieu de l'absorber comme quand ils sont sombres, mais aussi planter des arbres, végétaliser, désimperméabiliser les sols, c'est essentiel. Par exemple, par des pavés non jointés. »

Samuel Durante du CEREMA
Samuel Durante du CEREMA : LocalFocus
Samuel Durante du CEREMA

Globalement, cela implique « un nouveau regard sur le sol », selon Samuel Durante. « On pense le sol comme une surface foncière, alors qu'il faut le considérer en trois dimensions, avec sa profondeur. » Nous pouvons aussi lever le nez et penser ombrage par des voiles tendus au-dessus des rues, comme dans des villes italiennes.

Si l'entretien des espaces végétalisés - fondamental - peine souvent à suivre faute de moyens, « on peut imaginer de financer la rénovation thermique des logements des personnes qui ont peu de ressources, et de les mobiliser en contrepartie pour participer à l'entretien des espaces plantés », suggère Françoise, une participante de l'atelier.

Habicoop présente une approche participative du logement

Une autre approche du logement est aussi possible, grâce aux coopératives d'habitants. Christiane Châteauvieux, présidente de la Fédération Française des Coopératives d’Habitants « Habicoop », en explique les grands principes. « Cela fait partie de la famille de l'habitat participatif, avec des espaces mutualisés (chambre d'amis, buanderie, jardin, etc.). La propriété est collective. Les habitants sont propriétaires de parts sociales que l'on revend si on veut en partir, ou qui iront à vos héritiers. L'appartement ou l'immeuble n’est pas revendu, cela ralentit la spéculation immobilière. » Cela fonctionne. Par exemple, à Zürich, ces coopératives regroupent 40% des habitants. En France, le taux est de 0,01%.

La coopérative d’habitants : plus inclusive et adaptée aux besoins

« Chacun apporte selon ses besoins et ses moyens. Cela permet la mixité sociale et de s'adapter au parcours de vie de chacun. Les loyers versés à la coopérative sont fixés avec un prix au m2 lié aux revenus. Chaque année, on met les feuilles d'impôts sur la table », précise Christiane Châteauvieux. Les loyers versés sont affectés au remboursement de l'emprunt bancaire contracté en début d'opération. Au fil des années les loyers baissent, une part reste consacrée au gros entretien et à un fond de mutualisation pour aider d'autres coopératives à émerger.

Une participante s'interroge : « Que se passe-t-il si je veux déménager, car les enfants sont partis et mon appartement est trop grand ? » L’intervenante répond : « Comme le logement n'est pas votre logement, souvent, il est possible de faire un échange de logement. C'est plus durable et moins onéreux que de concevoir des logements modulables, avec leurs surcoûts. » La vente éventuelle de ses parts ne pose pas problème, car la formule séduit : « En 5 ans, la coopérative de Vaux-en-Velin a accueilli 1000 visites. Aucun logement ne reste vide. »