25 août 2022

Thématique climatique

Comment limiter les impacts de la production agricole ?

Atelier speed-meeting
Atelier speed-meeting : LocalFocus
Atelier speed-meeting

« L'agriculture est à l'origine du quart de l'empreinte carbone moyenne en France », rappelle Jean-Paul Sauzet, chargé de mission à la Chambre d'Agriculture, intervenant dans un atelier speed-meeting sur l'agriculture et alimentation, lors de la session 3 du 18 juin, dédiée aux solutions inspirantes.
Il précise aussi que les engrais azotés larguent dans l'atmosphère du protoxyde d’azote, qui est 300 fois plus « réchauffant » que le CO2. Aussi, la digestion des ruminants libère du méthane, qui est 80 fois plus réchauffant que le CO2. D'où la problématique de la viande bovine et l'alimentation carnée.
Que faire au niveau local, en particulier dans les massifs autour de Grenoble, où on élève surtout des vaches ? Il est possible d’améliorer des pratiques agricoles comme, par exemple, au niveau du travail du sol, qui rejète souvent du protoxyde d'azote. Une des solutions est la mise en oeuvre d’unités de méthanisation pour produire du biogaz à partir des effluents d’élevage (même si leur collecte se fait par route).

Créer une gastronomie locale pour donner envie

« L'objectif des politiques agricoles périurbaines, c'est de viser l'autonomie alimentaire, comme le font Lille ou Montpellier », témoigne Serge Bonnefoy, du Réseau Terres en Ville. Mais il y a aussi un enjeu, ; celui de conforter le lien social autour de l'alimentation. La Métropole de Nantes, où il n'existe pas de forte tradition gastronomique, travaille à forger un imaginaire nantais autour des produits locaux de qualité. L’objectif est d’inciter les Nantais à manger mieux tous les jours (des produits frais, de saison et locaux). Ils ont même créé un nom, les « Nantavores », qui sera aussi le nom du futur magazine du Projet Alimentaire Territorial. Intercommunalités, grandes surfaces, producteurs… ce projet rassemble tout le monde. L'économie agricole territoriale passe aussi par l'envie, la représentation qu'on s'en fait.

Ces démarches avancent, comme le montre le Projet Alimentaire Inter-Territorial en émergence sur le bassin grenoblois. Cela pose de nombreuses questions. Par exemple, comment installer les futurs producteurs dans nos territoires périurbains ? Sur 800 dossiers de demande d'installation traités, 100 arrivent au bout. Une thématique qui donne aux 120 citoyens de la Convention l’occasion de beaux sujets de réflexions…

La méthanisation, pour sécuriser nos approvisionnements en gaz

Outre les effluents agricoles, les boues de stations d'épuration peuvent être traitées en unités de méthanisation. C’est le cas à la station de collecte et de traitement des eaux usées de la Métropole grenobloise, Aquapole, et dans la future unité à Murianette pour les bio-déchets (c'est-à dire les déchets biodégradables). Le biogaz ainsi produit alimente le réseau de gaz de ville. Au niveau du Département de l'Isère, la méthanisation produit déjà 4% de nos besoins en gaz, à rapprocher de la part actuelle du gaz russe, 17%.