15 décembre 2022

Portraits

« Si tout le monde s'y met, changer les choses devient possible »

Aurélie P., 37 ans, commerciale, tirée au sort pour participer à la Convention citoyenne pour le climat de la Métropole grenobloise.

Aurélie a participé à l'expérience de la Convention citoyenne pour le climat, qui a eu lieu de mars à octobre 2022 dans la métropole grenobloise « Je me suis vraiment rendu compte du caractère d'urgence par rapport au climat et j'ai réalisé que chaque action compte. Personnellement, j'ai changé ma vision et mes habitudes : je suis passée en mode collectif et collaboratif. (...) J'ai appris des choses par des personnes que je n'avais pas l'habitude de voir. Par exemple, je n'avais jamais rencontré un glaciologue ou de spécialistes du climat... J'ai trouvé leurs approches très intéressantes », raconte-t-elle.

Ce qu'elle a apprécié dans la méthodologie proposée par Res publica pour faire participer les citoyens aux travaux de la Convention, c'est l'organisation qui a démarré en petits groupes de 4 à 5 personnes. Au fur et à mesure, les groupes s'agrandissaient jusqu'à ce que tout le monde se retrouve en séance plénière pour clore le chapitre et voter ensemble les propositions. « Commencer à discuter en petit comité est un bon moyen pour entendre et faire parler tout le monde », précise-t-elle. Cependant, la citoyenne regrette le manque de temps lors de la dernière session. « Laisser plus de temps pour décanter ; cela m'a manqué. Il y a eu de la frustration, c'était très condensé. Le vote final des propositions était nécessaire, mais pénible et long. J'étais collée au siège pour ne rien rater ! », explique-t-elle.

« J'ai changé ma vision au fil des discussions, en pensant à la planète et au collectif »

La citoyenne dit se retrouver « globalement » dans les propositions votées lors de la Convention ; propositions élaborées dans l'objectif d'atteindre la neutralité carbone sur le territoire métropolitain. Toutefois, elle exprime le sentiment que celles-ci restent trop individualistes. « Par exemple, j'ai toujours été contre le péage urbain en tant qu'automobiliste. Mais j'ai changé ma vision au fil des discussions, en pensant à la planète et au collectif. J'ai voté pour le péage urbain, mais la proposition n'est pas passée... C'est dans les débats et les échange que l'on change la vision de notre "petit nombril". »

Ambassadrice de la Convention ?

Aurélie poursuit son implication pour l'environnement au-delà de la Convention. À son échelle personnelle d'abord : arrêt de consommation de viande et de bouteilles en plastique, sensibilisation autour d'elle, changement de sa façon de conduire, etc. Elle fait aussi partie d'un noyau de Conventionnés qui poursuit l'aventure en racontant leur histoire, notamment auprès des collectivités. Avec d'autres « collègues », elle est venue présenter les 219 propositions lors du Conseil métropolitain du 14 octobre dernier, à Grenoble. « Cela me faisait peur... Finalement, avec le groupe, on s'est bien complétés. On nous a donné une chance de faire des choses qu'on n'a pas l'habitude de faire, il faut la saisir. C'est une expérience personnelle et collective exceptionnelle. Nous sommes fiers de ce que nous avons présenté et d'avoir le rapport final et imprimé en main ! Même quand certains élus étaient réticents, on a expliqué calmement les choses. Maintenant quand on me dit « on ne peut pas changer », je réponds que si, si tout le monde s'y met, c'est possible ! »